1872-1950
Devise “All life is Yoga”
né le 15 août 1872 à Calcutta et mort le 5 décembre 1950 à Pondichéry, Sri Aurobindo est un philosophe, poète et écrivain spiritualiste qui a développé une approche nouvelle du yoga : le Yoga intégral. Il fut également un des leaders du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, comme son grand-père fut parmi les premiers promoteurs de l’idée d’une culture nationale indienne.
A l’âge de 7 ans, on l’envoie en Angleterre (Manchester, Londres et Cambridge) pour son éducation. Il ne reviendra que 11 ans plus tard dans son pays natal, après avoir été élevée dans une atmosphère purement européenne, maitrisant 7 langues dont l’anglais qui restera sa principale langue d’expression.
Très vite, Sri Aurobindo plonge dans l’étude de la culture de l’Inde à des fins politiques : la légitimation de la culture indienne vis-à-vis de celle des colonisateurs. Il étudie sa langue maternelle, le bengali, apprend le sanskrit et se prépare pour son travail politique et spirituel future. Il sait déjà qu’aucun changement extérieur ne peut se faire s’il n’y a d’abord changement intérieur.
Il dira en 1893 : "Notre véritable ennemi ne se trouve pas dans une force extérieure à nous-mêmes, mais dans nos faiblesses, notre hypocrisie, notre sentimentalisme à courte vue".
En 1905, Sri Aurobindo commence à pratiquer le Yoga pour renforcer sa capacité d’action et de travail sur le plan politique. Son but à cette époque n’est pas de trouver la libération pour lui-même ; son but est alors «d’acquérir la force de soulever cette nation ».
En 1906, il dirige un quotidien en langue anglaise, le Bande Mataram, et chaque jour utilise les pages de ce journal pour éveiller et renforcer le nationalisme dans le pays. Sri Aurobindo est le premier leader indien à se déclarer publiquement en faveur de l’indépendance totale.
En 1907, Sri Aurobindo rencontre un Yogi, Lele, qui lui montre comment établir le silence en lui. Cet état ne le quittera pas pendant des mois ; toutes ses actions naitront de ce silence et de cette immobilité intérieure.
En mai 1908, il est arrêté par les Anglais et accusé de sédition, pour attentat à la bombe destiné à déclencher une suite d’acte insurrectionnels.
En prison, il passe presque tout son temps à lire la Bhagavad Gita et les Upanishads, et à méditer. C’est là aussi qu’il obtient la réalisation de la présence universelle du divin, l’expérience de l’Unité : sa vie change alors radicalement.
Selon lui c’est dans le Yoga que l’Inde puise la force qui la conduira à son indépendance, et c’est du Yoga que l’Inde, une fois libérée, sera appelée à faire don au monde, permettant ainsi à l’humanité entière d’évoluer au-delà de l’idéal d’une existence uniquement vouée aux exigences matérielles.
En mai 1909, Sri Aurobindo est acquitté. Il recommence la lutte, en faisant paraitre de nouveaux journaux. Mais en février 1910, il apprend qu’il va être de nouveau arrêté. Obéissant à un ordre intérieur, il s’en va à Chandernagor, puis de la part à Pondichéry, alors territoire français où il se consacre à ses recherchesspirituelles et à la composition de ses œuvres.
Il établit une synthèse possible entre contemplation et vie active, entre transcendance et immanence.
Dés 1912 il nomme « supra mental » l’objectif de son Yoga ou pivot de sa théorie Philosophique.
De plus en plus de disciples commencent à venir pour vivre auprès de lui et de sa collaboratrice française, Mirra Alfassa, que lui et ses disciples nomment « Mère ». Cette dernière prendra la direction matérielle de l’âshram en 1926.
Il considère que le sens de son âshram est d'être un « laboratoire évolutif » même s’il était très réticent à la création d’une telle structure.
De 1920 à 1926, Sri Aurobindo entre dans une retraite pour se consacrer exclusivement à la manifestation terrestre du supra mental. Il ne sort de sa retraite que rarement et le reste du temps, il communique par écrit avec ses disciples.
Record of Yoga présente comme « un journal de bord » de sa sadhana, dont la pratique de la modification du corps occupe une position culminante par la descente d’un niveau de conscience dans la matière, comme Mère le relatera plus tard dans ses enregistrements sous le titre Agenda en parlant de son « yoga des cellules » visant la transformation du corps par la conscience.
Il se retire de la politique active. Il sait que ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’Inde ne soit indépendante. Il faut noter que, de tous les leaders indiens, Sri Aurobindo est le seul, au moment de la seconde Guerre Mondiale, à soutenir publiquement la cause des Alliés.
Insistant sur la nouveauté de son yoga qui cherche le changement total et intégrale de la conscience et de la nature, Sri Aurobindo dit : « Mon yoga commence là où les autres finissent. »
De 1914 à 1920, Sri Aurobindo publie une revue en anglais, l’Arya, pour laquelle il écrit la plupart de ses œuvres majeures : Les Fondements de la Culture Indienne, La Synthèse des Yogas, la Vie Divine.
Le but de cette revue était de faire une vaste synthèse de la connaissance des différentes traditions religieuses de l’humanité, occidentales, orientales ainsi que des expériences intuitives dans un but d’unification des disciplines intellectuelles et scientifiques.
Il ne faut pas oublier non plus son grand poème épique sur lequel il travaillera jusqu’à la fin de sa vie : Savitri.
Il quitte son corps le 5 décembre 1950 en Maha Samadhi.
Ses livres sur les écritures sacrées indiennes seront pour beaucoup d'Occidentaux à la suite de ceux de Vivekananda une véritable porte d'entrée vers l'hindouisme et sa philosophie.
Dans La synthèse des Yogas, il présente son « yoga intégral » comme une démarche novatrice par rapport aux voies indiennes antérieures dont elle serait à la fois l’intégration et le dépassement dans un double mouvement : ascension vers le niveau de conscience le plus élevé connu (le supramental ou sat-chit-ananda) suivi de la descente de cette conscience jusqu’au niveau le plus dense de la matière, ce qu’il nomme « yoga de la perfection de soi ».
Toute sa vie il aura été soucieux non pas d’affirmer la supériorité d’une culture sur une autre mais d’en reconnaitre les valeurs respectives ainsi que les rôles complémentaires dans l’évolution de la conscience.
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